Communiquer n’est pas toujours une simple affaire. Il est souvent compliqué d’échanger avec notre entourage (famille, enfants, amis, collègues) de façon fluide, sans tensions. Vous vous êtes certainement déjà retrouvé(e) dans une conversation où vous échangez et puis, ça tourne mal. Le ton monte, chacun cherche à avoir raison, interprète mal ce que dit l’autre, n’écoute pas… Bref, vous ressortez de ces échanges frustré(e), peut-être même blessé(e), triste, incompris(e), énervé(e)… Et vous aimeriez beaucoup qu’il en soit autrement. Avez-vous déjà entendu parler de la Communication Non Violente : une méthode pour favoriser les échanges et les relations ? C’est un outil que j’utilise en séance avec les parents & enfants que je reçois, pour améliorer leur lien et leur connexion. Je vous explique dans cet article ce qu’est la CNV et comment cela fonctionne.
La Communication Non Violente (ou CNV) est une méthode de communication qui a été élaborée par Marshall Rosenberg, un psychologue américain dans les années 70-80.
Selon lui, notre difficulté à communiquer sans tension, ni agressivité, provient d’un conditionnement éducatif et sociétal depuis notre l’enfance, qui nous a éloignés de notre empathie naturelle à l’égard de nous-mêmes et des autres.
Nous avons intégré certains schémas de pensées et mécanismes qui nous coupent de nos besoins fondamentaux et de notre élan du cœur.
La Communication Non Violente a donc pour but de déconstruire notre façon de communiquer habituelle pour mieux nous comprendre, nous entendre mutuellement et nous reconnecter les uns aux autres.
Avec la CNV, on va apprendre à identifier clairement nos besoins, à exprimer nos émotions avec authenticité, tout en prenant en considération les besoins de l’autre avec bienveillance afin de trouver ensemble une solution constructive.
- .Réduire les conflits,
- Favoriser une compréhension mutuelle,
- Encourager la coopération entre les individus,
- Prévenir les malentendus,
- Améliorer les relations,
- Favoriser l’écoute,
- Développer notre empathie et bienveillance,
- Résoudre des conflits et désaccords.
La métaphore de la girafe et du chacal en Communication Non Violente
Dans ses ouvrages pour enseigner la CNV, Marshall Rosenberg utilise très souvent l’image de la girafe et du chacal pour illustrer deux styles de communication opposés de façon simple et ludique.
La girafe est l’animal terrestre avec le plus grand cœur. Dans la CNV, elle symbolise la communication empathique et bienveillante.
La girafe représente :
- L’écoute active : Elle utilise ses grandes oreilles pour écouter profondément et comprendre les sentiments et besoins des autres.
- L’expression authentique : Avec son grand cœur, elle exprime ses propres sentiments et besoins de manière honnête et respectueuse.
- L’empathie : Elle cherche à comprendre les autres et à répondre à leurs besoins sans jugement.
Le chacal, en revanche, symbolise une communication plus agressive. Il a un fonctionnement plus binaire : avoir tort ou raison, gagner ou perdre. Il a tendance à facilement percevoir l’autre comme un adversaire.
Le chacal incarne :
- Les jugements : Il formule souvent des critiques et des jugements de valeur à l’égard des autres.
- Les exigences : Il fait des demandes sous forme d’ordre ou d’ultimatum.
- Le manque d’empathie : Il a tendance à ignorer les sentiments et les besoins des autres, se concentrant principalement sur ses propres intérêts.
Le chacal incarne les mécanismes que nous avons intégrés depuis l’enfance et qui nous ont coupés de l’autre, et la girafe est ce vers quoi nous devons essayer de tendre pour communiquer de façon apaisée.
La CNV repose sur quatre principes fondamentaux : l’Observation, Les Sentiments, Les besoins, la Demande (OSBD).
Voici une mise en situation de Communication non Violente.
1.Observation
Il s’agit de décrire de manière objective, de façon factuelle ce qui se passe, sans émettre de jugement ou de critique. Par exemple, au lieu de dire : « Tu es toujours en retard », (qui est une critique), on pourrait dire à la place : » Tu es arrivé 30 minutes après l’heure convenue » (qui est un fait). Cela permet d’entamer la conversation sans braquer instantanément l’interlocuteur avec un reproche. Cela va plus facilement l’inciter à poursuivre la conversation sans se sentir agressé dès le départ.
2. Sentiments
Exprimez clairement ce que vous ressentez face à la situation observée. Expliquez votre émotion. Ce que cela provoque chez vous sans remettre la responsabilité sur l’autre. Ouvrez votre cœur. Par exemple : « Je me sens frustré(e) quand tu arrives en retard. » Voilà ce que cela déclenche chez moi. Et non « Tu t’en fiches de me faire attendre » qui renvoie la faute sur la personne et cherche à la faire culpabiliser.
3. Besoins
Derrière chaque émotion, il y a un besoin. On va essayer d’identifier et d’exprimer quel est ce besoin. Par exemple : « J’ai besoin que le temps que nous passons ensemble soit respecté et de qualité » ;
4. Demande
Ensuite, on va formuler une demande concrète et réalisable qui pourrait répondre à nos besoins. Par exemple : « Serais-tu prêt(e) à me prévenir à l’avance si tu penses arriver en retard ? « .
Voilà ce que dirait la girafe en CNV pour une meilleure communication.
- Girafe : « Quand tu n’arrives pas à l’heure que nous avons convenue (observation), je me sens frustré (sentiment) parce que j’ai besoin de savoir que tu respectes notre temps ensemble (besoin). Pourrais-tu m’informer si tu penses arriver en retard ? » (demande)
- Chacal : « Tu es toujours en retard ! Tu m’énerves ! Tu n’en n’as vraiment rien à faire de passer du temps avec moi. » (Jugement de valeur, culpabilisation, critique).
La métaphore aide à visualiser les différences entre une communication empathique et non violente (girafe) et une communication qui peut être blessante et conflictuelle (chacal). En optant pour le style de la girafe, on favorise des échanges plus harmonieux et constructifs.
Mieux comprendre nos mécanismes avec la CNV
La CNV nous aide à revoir et à repenser tous les conditionnements que nous avons assimilés depuis notre petite enfance.
Très tôt, nous avons été habitués à porter des jugements de valeur (« il parle trop », « il est paresseux », « elle est égoïste ») et nous avons un mal fou à séparer les opinions des faits.
On nous a habitué à voir les choses comme ça.
Or, nous avons oublié d’écouter quels étaient nos vrais besoins, et à utiliser notre cœur pour faire preuve d’empathie à l’égard de l’autre et de nous-même.
Derrière chaque émotion il y a un besoin.
Si ce besoin n’est pas satisfait, il y a une frustration.
C’est en cherchant à comprendre à travers nos émotions quel est notre besoin insatisfait dans la situation en cours que nous pouvons résoudre un conflit.
Prendre conscience de ses besoins fondamentaux et de ceux de l’autre va permettre de se relier.
C’est le cœur qui doit être entendu et non notre conditionnement à avoir tort ou raison.
En tant que psychopédagogue, je reçois en séance des parents et leurs enfants qui rencontrent des difficultés pour communiquer.
Il est très fréquent en tant que parent de se sentir totalement démuni face à son enfant.
On ne sait plus comment faire pour parler sans que cela ne dégénère en conflit ou en tension.
Parfois même le dialogue est complètement brisé et on ne sait plus comment retrouver un lien apaisé et une connexion.
Du côté de l’enfant, c’est pareil. Notamment à l’adolescence. Il peut se sentir incompris, sous pression scolaire, perdu et de ce fait, se braque à la moindre tentative de discussion du parent qu’il vit comme une intrusion ou une agression.
Dans ce cas, je peux leur proposer en séance de travailler sur la Communication Non Violente pour retrouver un échange apaisé et fluide et une meilleure harmonie au sein de la famille sans cris ni hurlements.
Je vous invite à me contacter si vous avez des questions sur le déroulement des séances ou à consulter tous les accompagnements que je propose.
